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Chroniques

Quelques minutes dans les souliers d’un conseiller d’orientation

Chroniques | 2022-11-15
Lou Nadeau, c.o.
Par Lou Nadeau, c.o.

Si je vous demandais de décrire la profession d’un.e conseiller.ère d’orientation (c.o.), quelles images vous viendraient spontanément à l’esprit ? Surement que vous pensez que je travaille auprès de jeunes du secondaire en administrant par exemple des fameux « tests » d’orientation. Je ne vous en veux pas ! Voici même quelques phrases que j’ai pu entendre dans mon bureau depuis mon début en emploi :

« Je ne savais pas qu’on pouvait discuter de tout ça en orientation! »

« Je me connais davantage depuis le début de nos rencontres. »

« Je ne croyais pas que les services d’orientation ici [au sein d’un organisme communautaire] seraient aussi bons qu’au privé. »

« Tu me poses tellement de questions m’amenant à réfléchir sur moi-même, que lorsque je parle de nos rencontres avec mes amis, je leur dit à la blague que tu es mon psy ! »


Comme vous voyez, pas besoin d’être Sherlock Holmes pour constater qu’il y a des idées préconçues quant à mon domaine d’emploi.

Permettez-moi donc de vous partager ce que j’ai moi-même appris sur mon travail ou sur les croyances que les individus peuvent entretenir à l’égard de ma profession avant de faire appel à mes services.

1. Eh bien non, mon habitat naturel n’est pas l’école secondaire !

C’est à travers mes études que j’ai découvert la vaste étendue de l’écosystème de l’orientation! On peut avoir besoin d’un conseiller d’orientation à n’importe quelle étape de la vie pour diverses raisons. Bien que j’aie acquis de l’expérience en milieu scolaire, j’ai également pu intervenir auprès de différents groupes, comme des élèves du primaire, des adultes en réorientation de carrière, des personnes ayant subi un accident de travail, etc. Ainsi, les c. o. sont des spécimens pouvant s’acclimater, grâce à leur polyvalence, à de multiples climats. Chouette, non?

2. Je ne connais pas tous les métiers du monde par cœur, et c’est normal.

En commençant mes études, j’avais la conviction que j’allais connaître sur le bout de mes doigts toutes les formations imaginables. La réalité c’est que celles-ci étaient surtout composées de cours touchant le développement de l’humain, la relation d’aide, la psychométrie et l’animation de groupe. Le monde scolaire et le marché du travail n’ont occupé qu’une petite partie de mon cursus, puisque le nœud de mon travail c’est l’humain.

3. Les étiquettes sont pour les vêtements.

Bien des personnes s’attendent à ce que j’identifie pour elles « LA » carrière de leurs rêves, comme une ordonnance médicale. C’est rassurant, une étiquette, c’est vrai. Toutefois, ce serait sous-estimer la complexité humaine. Laissez-moi vous expliquer ceci… avec des chaussures!

De la même manière que plusieurs modèles de chaussures peuvent nous plaire pour des raisons différentes (les couleurs, les motifs, le style, le confort, etc.), plusieurs emplois peuvent aussi nous plaire pour des raisons différentes (en fonction de nos intérêts et préférences, nos aptitudes, nos traits de personnalité, de nos attentes quant aux conditions de travail, etc.). Également, comme un changement de pointure après une période de croissance, notre emploi de rêve peut se transformer à travers le temps, parce que nous-mêmes nous changeons à travers nos expériences de vie. Mon rôle est donc d’aider les gens à identifier des idées qui correspondent à leur profil et à les guider vers un choix éclairé dans le « ici et maintenant ».

4. La simple passation d’un « test d’orientation » ne permet pas de cibler avec assurance « quelle voie » nous est destinée.

Bien que les résultats d’un test d’intérêts peuvent suggérer des pistes de formation ou d’emploi, ils ne tiennent pas compte de tous les critères auxquels la personne pourrait accorder de l’importance. Ils sont optionnels mais sont toutefois utiles pour développer une meilleure connaissance de soi et entamer l’exploration des opportunités de carrière.

5. Le niveau de compétences des conseillers et conseillères d’orientation ne varie pas en fonction de son milieu de travail.

La première fois qu’une personne cliente m’a confié qu’elle était initialement réticente à utiliser mes services puisque j’exerce dans un organisme communautaire où les services sont gratuits, j’ai été stupéfait. La réalité est que peu importe leur lieu d’exercice, les c. o. ont reçu la même formation universitaire et sont régis par le même ordre professionnel. Nous sommes le même contenu, dans différents contenants !

6. L’intention des c.o. n’est pas de mener à tout prix les individus à retourner aux études


Durant l’exploration des options professionnelles en orientation, il n’y a pas que les idées exigeant une formation qui sont discutées. Parfois, votre bagage d’expérience est bien suffisant. En cas d’hésitation, je peux aider la personne à clarifier ses besoins et lui suggérer des alternatives, comme une formation de courte durée (AEC), subventionnée ou offerte en cours d’emploi. Il y a plusieurs options à votre disposition !

Avouez! Ça change un peu votre perception, non !

En cas de questionnement, n’hésitez pas à visiter l’onglet « Trouver un c.o. » sur le site web de l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec.
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